Acteur
français né
Patrick Jean-Marie
Henri Bourdeau
le dimanche 26 janvier 1947 à Saint-Brieuc, en Bretagne. C'est
le troisième enfant d'une famille qui en comptera six.
Patrick
Dewaere a une enfance plutôt difficile. Il n'aime pas l'école,
même s'il tentera de passer son bac trois fois de suite. Il est
souvent raillé comme la petite star du cinéma car, comme
ses frères, Patrick tient, dès son plus jeune âge,
quelques rôles sous le nom de Patrick Maurin (nom de sa mère
)
pendant les années 50.
Il débute au cinéma
dès 1951 dans "MONSIEUR FABRE".
Il n'a alors que quatre ans. Il joue ensuite divers petits rôles
d'enfants, d'écoliers... dans plusieurs films, comme par exemple,
"LA MADELON", "EN
EFFEUILLANT LA MARGUERITE", ou "JE
REVIENDRAI À KANDARA" ...
En 1960, il tourne dans
des films télévisés comme, par exemple, "La
déesse d'or"
ou bien encore en 1967 "Les hauts de Hurlevent"
de Jean-Paul Carrière. C'est d'ailleurs cette même année
qu'il obtient enfin un des premiers rôles dans le feuilleton télévisé
"Jean de la tour miracle"
(qui rencontre un certain succès). Toujours en 1967, il devient
pensionnaire, puis " sociétaire " en 1968, du Café
de la Gare
avec Coluche, Romain Bouteille, Sotha et Miou-Miou... où il joue
pendant plus de dix ans (lorsqu'il ne tourne pas pour le cinéma)
dans différentes pièces de théâtre. Mais,
à cause des différents reports d'autorisations d'ouverture,
il va falloir quand même près deux ans pour que le Café
de la Gare soit achevé et qu'il ouvre officiellement ses portes
le 12 Juin 1969.
C'est pendant cette période qu'il veut faire table rase
de son passé de "comédien embourgeoisé"
et qu'il apprend qu'il n'a pas le même père que ses autres
frères et sur. Il décide alors de prendre un autre
nom de scène et choisi le nom Dewaere ,
patronyme de son arrière-grand-mère maternelle, pour se
différencier de la troupe Maurin, dont il ne se sent en fait
qu'un numéro. C'est aussi pendant cette folle période
qu'il décide de se marier dans le plus grand secret avec Sotha,
en ayant Rufus et une amie comédienne comme témoins.
Parallèlement, pour que la jeune troupe de comédiens
puisse réaliser les travaux du futur "Café de la
Gare", chacun d'eux fait des "post-synchro" (doublages
sons). Patrick fait la voix de Dustin Hoffman dans "Le lauréat"
par exemple et tourne dans quelques publicités
pour contribuer à l'avancée du café théâtre.
Dès
le Café de la Gare achevé, il tourne avec ses acolytes
dans un court-métrage "La vie sentimentale de Georges le
Tueur"
et commence à se faire remarquer dans les sketches qu'il écrit
parfois et dans lesquels il joue. Il est engagé pour le cinéma
par Jean-Paul Rappeneau, venu un soir sur les conseils de Coluche chercher
dans ce nouveau vivier un des futurs acteurs qui devait jouer deux petites
scènes dans son prochain film "LES
MARIÉS DE L'AN II" (1970). Un peu plus tard, il trouve
un petit rôle avec une seule réplique en 1971 dans "LA
MAISON SOUS LES ARBRES" (1971). C'est ensuite en 1972 que toute
la troupe du Café de la Gare est engagée dans "THEMROC"
par Claude Faraldo, mais ce film qui est pourtant quasiment inconnu
en France est encore aujourd'hui, l'un des films-cultes, des cinéphiles
anglo-saxons.
A la fin 1972, Bertrand Blier cherche de nouveaux acteurs, pour
l'adaptation au cinéma de son roman "LES
VALSEUSES" (1974). Il choisit d'abord Gérard Depardieu
et Miou-Miou
,puis, sur les conseils des deux autres, Patrick pour tenir les rôles
principaux. Ce film le propulse au rang de "nouvelles stars"
à part entière.
Néanmoins, après cet énorme succès,
Patrick Dewaere reste curieux d'expériences stimulantes. C'est
pourquoi il accepte de tourner dans des films à moindre budget,
mais emplis de poésie comme "AU
LONG DE LA RIVIÈRE FANGO" (1975) de Sotha ou "LILY
AIME-MOI" (1975) et "F
COMME FAIRBANKS" (1976) de Maurice Dugowson dont il fait la
musique. Il accepte également de donner une chance au jeune réalisateur
Claude Miller en interprétant "LA
MEILLEURE FAÇON DE MARCHER" (1976) ou "LA
MARCHE TRIOMPHALE" (1977) de Marco Bellocchio où il
prouve encore son horreur du conformisme. Car Patrick Dewaere excelle
dans les rôles de perdants et de marginaux qu'il sait rendre attachants
par sa sensibilité. Il interprète des rôles dans
lesquels il peut se glisser instinctivement. Parfois, il refuse ouvertement
certains scénarios qu'on lui propose, ce qui ne plaît pas
beaucoup aux majors du cinéma. Les personnages qu'il interprète
sont souvent meurtris mentalement, même si le public le préfère
dans des rôles de héros positif. En
1977, il achève de convaincre le public de son talent, avec "LE
JUGE FAYARD DIT LE SHÉRIF " (1977) d'Yves Boisset. Mais
après son petit succès pour la bande-son du film "F
comme Fairbanks", il doute pendant un moment, sur le fait d'arrêter
le cinéma pour se consacrer entièrement à la musique.
Il veut monter un groupe, il fait donc un disque (un 45 tours) qui sort
en 1978, mais son insuccès auprès du public le décourage
rapidement et remet en cause sa carrière musicale . Il revient
donc à son premier amour: le cinéma. Il tourne alors dans
"COUP DE TÊTE" (1979),
"SÉRIE NOIRE" (1979)
qui obtiennent un véritable succès auprès du public.
Mais en 1980, juste avant la sortie du film "UN
MAUVAIS FILS" de Claude Sautet, Patrick confie sans crainte,
ou de façon inconsciente, à un journaliste du "Journal
du dimanche" la date qu'il veut garder secrète de son futur
mariage avec Elsa, la mère de sa seconde fille Lola. Mais le
journaliste décide de ne pas garder pour lui le scoop et la nouvelle
fait la une du journal. Patrick est très énervé
et malheureusement soutenu par deux de ses amis, ils se rendent tous
les trois chez le journaliste où il s'ensuit une rixe. Le journaliste
décide de porter plainte pour coups et blessures
.
Les journalistes très solidaires dans ce genre d'affaire
soutiennent avec tous les excès et sans aucune mesure leur confrère
et critiquent très fortement le film pourtant de grande qualité
de Claude Sautet qui vient juste de sortir et les films qui vont suivre
l'année suivante en 1981 comme par exemple "PSY",
"BEAU-PÈRE", ou encore
"PLEIN SUD". Ils évitent
de parler de Patrick Dewaere dans leurs articles ou ne le cite qu'avec
ses initiales. Cette mésaventure avec les journaux va durer quelque
temps et cela l'affecte profondément. Toutefois le journaliste,
très bien conseillé, acceptera une très grosse
somme d'argent de la part de Patrick Dewaere pour lui éviter
le procès et en finir avec cette histoire. Donc, des le début
d'année 1982, l'incident est oublié. Puis, sortent en
salle des films comme"MILLE MILLIARDS
DE DOLLARS" d'Henri Verneuil (1982) qui rencontre un très
gros succès et un film pourtant tourné en 1979 "PACO
L'INFAILLIBLE " de Didier Haudepin. Ces nouveaux films où
il tient les rôles principaux, lui permettent de donner là
encore la pleine mesure de son talent.
Le 16 juillet 1982, alors qu'il répète le rôle
de Marcel Cerdan
pour le film de Claude Lelouch "Édith et Marcel", Patrick
Dewaere rentre seul à son domicile parisien, impasse du moulin
vert ,
en début d'après-midi et choisit, en se mettant en scène
face au miroir de sa chambre, de se suicider en se tirant une balle
de 22 long rifle dans la bouche. C'est son domestique (qui parle seulement
anglais) qui le découvre étendu vers 16 heures, et qui,
affolé, se précipite chez la blanchisseuse
de la rue du moulin vert pour lui demander d'appeller Police Secours,
mais il est évidemment trop tard lorsqu'elle arrive. Le vendredi
23 juillet, ses obsèques sont célébrées
place Victor et Hélène Basch (Paris 14 ème)
dans l'église Saint Pierre du Petit-Montrouge. Le cercueil de
Patrick Dewaere est porté par ses frères
devant la foule. L'inhumation a lieu un peu plus tard à Saint
Lambert du Lattay (Maine et Loire). Il avait seulement 35 ans et les
raisons réelles de son acte demeurent inconnues.
Patrick Dewaere est décédé un mois
avant la sortie en salle de son dernier film "PARADIS
POUR TOUS" (août 1982) de Alain Jessua. C'est un film
où il joue le rôle d'un agent d'assurance qui vient de
louper son suicide mais qui reprend enfin goût à la vie
après une opération expérimentale (le flashage)
sur son cerveau. Après "Edith et Marcel", il devait
aussi tourner dans le prochain film de Bertrand Blier "La femme
de mon pote" ou bien encore "Le prix du danger" d'Yves
Boisset. Mais ces projets ne verront pas le jour, tout du moins pas
avec lui.
En 1992, dix ans après la mort de Patrick Dewaere, Marc
Esposito, qui a souvent interviewé Patrick lorsqu'il travaillait
pour le mensuel "Première" et avec qui il était
devenu un "bon copain" décide de lui rendre hommage
en présentant le film "PATRICK DEWAERE"
en ouverture et hors compétition du Festival de Cannes 1992,
dont le jury est présidé cette année là
par Gérard Depardieu. En effet, Patrick l'un des meilleurs acteurs
de sa génération, n'a jamais été récompensé,
malgré cinq nominations aux Césars et sa présence
en compétition à Cannes, pour "SÉRIE
NOIRE"
et "BEAU-PÈRE".
 Cela
fait maintenant trente ans que Patrick Dewaere nous a quittés.
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